La place des nations
Création urbaine majeure du 20e siècle, Casablanca a été le lieu d'expérimentation de l'architecture moderne. Dès la signature du traité du protectorat en 1912, des architectes originaires de France, de Tunisie, de Grèce y affluèrent, motivés par la fièvre immobilière qui a embrasé la ville dans les années 20 et 30. Encouragés par la politique colonialiste, ces architectes ont édifié des immeubles d'habitations combinant les grands principes d'une architecture moderne à la tradition architecturale marocaine. Les façades des immeubles d'habitations construits dans les années 30 sont ainsi richement décorées de coupoles, de colonnes, de balcons en bois de cèdre, de zelliges et de stucs. Ces éléments se mélangent harmonieusement à ceux empruntés au style Art nouveau et Arts déco. Les édifices du centre ville, de l'actuelle place des Nations Unies, ceux du boulevard Mohammed V ou encore ceux de l'ancien quartier européen Mers Sultan constituent un patrimoine architectural unique, qui malheureusement, face à l'absence de programme de réhabilitation, tombe en désuétude.
L’hôtel de ville.
« Al baladiya » ou « Al magana lakbira », c’est comme ça que les bidaouis se convenaient à appeler le siège actuel de la Wilaya de la Région du Grand Casablanca. L’édifice est l’un parmi les plus beaux et anciens bâtiments administratifs qu’abrite actuellement Casablanca. Elevé à côté du palais de justice, l’hôtel des postes, et l’hôtel du commandement militaire, il constitue avec eux la place administrative de la ville, qui fût construite sous l’impulsion du général Lyautey pendant le protectorat Français. Inauguré en 1937, l’hôtel de la ville fut esquissé dans un premier temps par Henri Prost en 1914, remodelé par Joseph Marrast, puis confié à Marius Boyer, à l’issue d’un concours en 1937. De l’intérieur comme de l’extérieur, le monument est un véritable chef-d’œuvre architectural, un mélange harmonieux de cultures ; le thème vénitien de Prost et Marrast étire le bâtiment en profondeur autour d’une courbe unique et l’ouvre par des arcades plus amples. Pour le campanile, il puise son inspiration dans les tours des palais communaux Toscans, alors que Prost évoque la tour Hassan de Rabat. La thématique de Boyer est plus nettement marocaine dans ces grandes lignes comme le montre l’évolution de la façade principale. Le portique au niveau de la place est constitué de colonnes architravées. Au niveau supérieur, Boyer dispose trois doubles fenêtres sculptées. L’ensemble des trois patios qui s’élèvent sur deux niveaux, est le véritable centre d’un bâtiment en définitive très aéré, en dépit de l’image de fermeture qui l’offre à l’extérieur. De part et d’autre de l’escalier principal s’opposent les deux fêtes du Moussem et de L’Houache, grandes compositions peintes par Jacques Majorelle.
Boulevard Mohammed V
Sur plus de deux kilomètres, cette artère commerçante rassemble les plus beaux immeubles de la ville, construits pour la plupart dans les années 30. La rencontre des motifs des arts décoratifs marocains et des configurations Arts déco a produit des décors de façades originaux où les éléments ornés viennent agrémenter les façades blanches et nues caractéristiques de l'époque.
Place Mohammed V et ses abords
A la place de France, rebaptisée place des Nations-Unies, destinée aux activités commerciales, fait pièce la place Administrative, l'actuelle place Mohammed V, aménagée au début des années 20. Entourée de bâtiments de style néo-mauresque, cette place institutionnelle qui symbolisait le pouvoir colonial, reste le centre de représentation officielle de l'actuelle région du Grand Casablanca. Dans le prolongement de la place, l'avenue Hassan II est bordée d'immeuble années 30 et rassemble les principaux sièges d'assurances et de banques.
Le quartier du Parc
Le quartier du Parc, archipel de verdure et de calme, situé à proximité du centre ville, a été relativement préservé. Dans la rue d'Alger, la rue du Parc, et le boulevard Moulay Youssef, bordés de magnifiques palmiers, on peut encore contempler quelques magnifiques villas Art nouveau ou Art déco des années 30, même si la plupart ont laissé la place à des immeubles de construction récente. Certains bâtiments rappellent l'esthétique de la place Administrative, avec les tuiles vertes comme l'Agence Urbaine de Casablanca ou l'école des Beaux Arts située à proximité.
|